Miangaly, 23 ans

Étudiante suivie par le dispositif SESAME, Antananarivo, Madagascar.

Mention RH à l’ISCAM d’Antatanarivo (1re école de commerce privée de Mada). A obtenu sa licence en 2018, parmi les premières de sa mention.

Assistante RH depuis octobre 2018 chez Smart One, une entreprise technologique spécialisée dans le traitement de données pour le développement de l’intelligence artificielle.

Depuis 2013, le dispositif SESAME permet d’accompagner les bacheliers dans leurs études supérieures, puis dans leur insertion professionnelle. Il propose une année préparatoire sur le nouveau campus d’Antananarivo (inauguré en 2016) afin d’intégrer les meilleures écoles de l’île. Miangaly est l’une des jeunes bénéficiaires du programme.

« Je viens d’une famille qui manquait de tout et le rêve n’était pas permis. C’est avec SESAME que j’ai commencé à envisager l’avenir. Quand j’ai dit à M. Thomas Perrin[1] que je voulais devenir Ambassadeur de Madagascar à l’étranger, il s’est mis à rire ! Je ne me représentais pas du tout ce que cela signifiait !

SESAME, c’était comme une famille. Le tutorat a été quelque chose de très nouveau pour moi : j’étais écoutée et conseillée. La semaine de défi m’a appris à me dépasser et m’a été très utile pour mes examens. Mon meilleur souvenir ? Toute la promotion des 48 étudiants m’a fêté mon anniversaire, c’était le premier gâteau d’anniversaire de toute ma vie !

Ma plus grande fierté fut d’être la seule à ne pas avoir de rattrapage à l’examen du 1er semestre de l’année préparatoire. J’étais tellement heureuse et fière de moi ! Lors de ma soutenance en L3, j’ai vu ma mère pleurer de joie pour la première fois. Ce n’est pas mon succès à la soutenance qui m’a rendue heureuse, mais les larmes de joie de ma mère.

Lorsque je suis entrée à l’Iscam, j’avais peur d’être mal perçue, car les étudiants étaient tous issus de milieux aisés. Ils mangeaient dans les grands restaurants, tandis que j’apportais mon repas. Mais je me suis vite fait des amis et une fois intégrée, je ne me suis plus sentie jugée ou moquée.

SESAME m’a aussi mise sur la piste de mon premier emploi. Aujourd’hui, je travaille chez Smart one en tant qu’assistante RH. Je peux gâter ma petite sœur, lui payer des cours à l’institut Confucius, lui acheter des bonbons. Bref, lui offrir ce dont j’aurais rêvé. Ma mère est venue me voir pour la première fois, et ce week-end, lorsque je me suis réveillée, elle était déjà levée : j’ai réalisé subitement qu’elle faisait des crêpes !! Je n’avais jamais vu ma mère faire des crêpes pour ses enfants. Je lui dis : « Maman, mais qu’est-ce que tu fais ? » et elle me répond « Ma fille, tu as réussi et je suis tellement fière de toi, et j’ai fait des crêpes pour toi ce matin, pour que tu aies des forces aujourd’hui. » J’étais bouleversée. SESAME pour moi, c’est un réalisateur de rêves !

[1] Directeur IECD Madagascar de 2013 à 2016