THIERRY

Secrétaire général de l’association Convergence-Drépanocytose Cameroun.

Partenaire du programme d’Amélioration de la prise en charge des personnes drépanocytaires.

En 2006, l’IECD est l’une des premières associations de solidarité internationale à s’engager en faveur des personnes atteintes de drépanocytose en République démocratique du Congo. En 2014, le programme prend son envol et appuie plus de 70 structures de santé dans 3 autres pays : Madagascar, Cameroun et Congo-Brazzaville. Au Cameroun, l’association Convergence-Drépanocytose participe à la mise en œuvre du programme par des actions de sensibilisation.

Thierry vit à Yaoundé où il est secrétaire général de l’association Convergence-Drépanocytose. Thierry lutte contre l’ignorance et les préjugés, afin de diriger les malades vers une prise en charge adaptée et faire en sorte qu’ils acceptent leur différence. Il est lui-même drépanocytaire.

« Ma mère ne savait pas de quoi je souffrais. Elle attribuait mes crises au mauvais esprit.

Lorsqu’une crise survient, plus personne ne dort dans la maison d’un drépanocytaire. Je criais et parfois j’appelais la mort pour mettre fin à cette douleur. Ça durait trois ou quatre jours puis la crise passait. Ma mère était en colère car son temps et son maigre salaire étaient engloutis par la maladie. Mes sœurs ont arrêté l’école à tour de rôle pour prendre soin de moi.

 Et puis il y a eu cette rencontre avec un médecin marocain qui a suspecté la drépanocytose. J’avais 7 ans.

J’ai grandi comme on se bat. J’ai réussi à devenir un professionnel dans le domaine que j’ai choisi. La vie m’a donné de rencontrer quelqu’un qui a accepté de vivre à mes côtés. Aujourd’hui, mon rôle est de sensibiliser les populations pour éloigner le tabou, l’ignorance et le regard malveillant. Le mal vient autant du sentiment de solitude et de rejet que de la souffrance physique.

 Je veux porter un message d’espoir : une personne en situation de handicap peut très bien dépasser la situation dans laquelle elle se trouve. On ne peut pas présumer de ce qu’elle sera demain. C’est une question de combativité. À mon époque, les enfants drépanocytaires ne dépassaient souvent pas l’âge de 5 ans. Aujourd’hui, nous voyons des adolescents et des adultes drépanocytaires. Ce qui pose la question de leur accompagnement dans la vie. »