Émeline, diplômée de l’école hôtelière La Rizière à Madagascar, se retrouve sans emploi
MADAGASCAR – ÉCOLE HÔTELIÈRE LA RIZIÈRE – Depuis le début de la crise sanitaire, la situation économique à Madagascar se dégrade rapidement. Les mesures de confinement affectent particulièrement le secteur hôtelier, où de nombreux travailleurs se retrouvent au chômage. Pour les jeunes diplômés de l’école hôtelière La Rizière à Fianarantsoa, la situation pourrait rapidement devenir catastrophique.
Des élèves de l’école hôtelière La Rizière à Fianarantsoa, Madagascar.
L’école hôtelière La Rizière est une référence à Madagascar. Non seulement à Fianarantsoa, ville dans laquelle elle est implantée, mais aussi à l’échelle nationale : elle délivre aujourd’hui le premier CAP hôtelier reconnu par le gouvernement malgache. Créée en 2012 par l’IECD afin de permettre à des jeunes en situation socio-économique précaire d’acquérir des compétences professionnelles adaptées aux attentes du secteur hôtelier, l’école forme chaque année une centaine de jeunes qui n’ont aucune difficulté à se faire embaucher. Très souvent, le revenu tiré de leur emploi permet de subvenir aux besoins de toute la famille. L’arrêt de l’activité touristique, lié à la pandémie du Covid-19, est une grave menace pour les plus précaires.
Émeline, diplômée de la 4e promotion de l’École Hôtelière La Rizière, travaille depuis 2019 au Grand Hôtel du Tsingy de Bemahara, à Antsalova. Au chômage depuis le début de la crise, elle est retournée dans sa famille à Fianarantsoa, mais la situation qu’elle découvre est encore pire que ce qu’elle imaginait :
« Ma famille est habituée à ce que je lui envoie de l’argent chaque mois. Ma mère, qui est commerçante, n’a plus de revenus non plus depuis le confinement. Chez moi, plus personne ne travaille. Depuis un mois, notre situation financière s’est fortement dégradée. »
Émeline, diplômée de l’École Hôtelière La Rizière, embauchée depuis un an au Grand Hôtel du Tsingy de Bemahara, à Antsalova, Madagascar.
Elle est très inquiète pour l’avenir et la pression familiale n’arrange rien :
« Il y a ceux qui me posent vingt fois la question : « Alors, tu en es où ? Tu vas faire quoi ? ». Ceux qui me donnent des conseils : « Alors moi à ta place, je changerais de filière. Dans ce secteur de l’hôtellerie-restauration, tu risques de devoir encore faire face à ce genre de situation ». Oui, je suis au chômage et j’ai peur de ne pas être réembauchée, de ne pas y arriver… ».
Cependant, elle relativise : « Finalement, je me suis rendu compte que ces peurs-là ne sont pas seulement les miennes. Beaucoup de jeunes comme moi traversent la même angoisse dans cette crise sanitaire mondiale. »