Caroline  Lissilour

LE CONSEILLER TECHNIQUE

Il est garant de la réussite du partenariat IECD/partenaire local sur son projet. A ce titre, il exerce un rôle de conseil et de transmission de compétences auprès du partenaire local, pour atteindre les résultats du projet et respecter les engagements pris auprès des bailleurs et autres partenaires.

LES QUALITÉS REQUISES POUR CE POSTE

Savoir-faire :

Spécialiste dans le domaine demandé.
Formateur, pédagogue.
Gestionnaire.
Manager des équipes.

Savoir-être :

Diplomatie
Patience.
Ouverture d’esprit.
Investissement.
Ténacité.
Flexibilité.

LE PARCOURS DE CAROLINE AVANT L’IECD

LE PARCOURS DE CAROLINE AVANT L’IECD

  • 2005 : du CAP au BTS hôtellerie-restauration et maîtrise de gestion, option Hôtellerie (2005)
  • 2006 : Voyage d’un an en Angleterre (chef de Rang à Knoll House Hotel à Studland)
  • 2006-2013 : Chef de projet Maketing chez SODEXO (7 ans)
  • 2013 -2015 : Directrice d’un établissement hôtelier  – Les Balcons du Lac d’Annecy à Sévrier (74)
  • Avril 2016 : conseillère technique de l’IECD auprès de l’école de hôtelière « La Rizière » (Madagascar).

Caroline LISSILLOUR, Conseillère technique en Hôtellerie Restauration à Fianarantsao (Madagascar)

C’est sur une boutade que l’histoire de Caroline avec l’IECD débute. En 2015, alors qu’elle est gérante d’une structure hôtelière qui comprend 50 salariés et 150 lits, ses relations avec le propriétaire ne sont pas des plus satisfaisantes. Leurs visions divergent et lors d’un déplacement, Caroline, bien que passionnée par ce qu’elle faisait, prend la décision de démissionner de son poste. Elle estime rapidement les potentialités du marché de l’emploi et tombe par hasard sur une annonce de l’IECD qui recherche une professionnelle de la restauration à Madagascar. Elle a alors l’idée de prétexter un départ sur l’île de l’océan indien auprès de ses salariés, convaincue qu’ils n’auraient pas compris sa décision de quitter le navire. Prise au piège de son propre jeu et afin de donner davantage de crédibilité à son propos, elle répond à l’annonce de l’IECD, sans y croire, n’ayant jamais travaillé dans le développement, ni même dans la formation. Mais à sa grande surprise, sa candidature est retenue. D’entretiens en entretiens, sa motivation grandit et cette histoire qui débute sur un défi, se finalisera par son embauche ! Hasard ? Destin ? Caroline est aujourd’hui engagée dans une aventure non préméditée qui la satisfait pleinement.

En avril 2016, lorsque Caroline arrive à Madagascar, elle a la lourde responsabilité de rétablir de bonnes relations avec le partenaire local, au risque de faire échouer un projet qui pourtant donne des résultats très satisfaisants. En effet, l’école Hôtelière de La Rizière forme depuis trois ans des jeunes aux métiers de l’hôtellerie-restauration avec un taux de placement de 95 % à l’issue de la formation. Par ailleurs, le projet s’autofinance en quasi-totalité : une grosse demande existe à Madagascar en terme de restauration de qualité et il n’existe pas d’équivalent à La Rizière.

Après deux mois de négociations difficiles, Caroline peut commencer progressivement à s’intéresser au contenu pédagogique et à la qualité des formations. C’est d’ailleurs cette association entre un métier qui la passionne et la transmission de son savoir-faire qui l’a motivée dans cette démarche. Sa mission, qui s’étend sur deux ans, est de conduire La Rizière vers son autonomie, notamment par le biais de la formation à la gestion de la structure et la formation des enseignants. À Madagascar, les niveaux de formation souvent trop faibles ne permettent pas d’acquérir le savoir-faire technique ni pédagogique suffisants pour ensuite prétendre former l’élite de l’hôtellerie-restauration et imaginer reproduire le modèle ailleurs.

Caroline n’en est qu’à ses débuts mais elle a déjà appris beaucoup de choses : n’ayant jamais expérimenté la culture d’un pays en développement, elle découvre d’autres modes de fonctionnement et apprend qu’il ne faut pas aller trop vite, que l’autonomie et la prise d’initiative ne viendront que progressivement. Elle relate une anecdote :

« À l’occasion de l’ouverture de la coupe d’Europe de football, j’ai souhaité laisser l’initiative de l’organisation de la soirée à l’équipe pédagogique. Le risque était faible, et j’étais assurée de remplir le restaurant. Mais cette totale liberté a terriblement déstabilisé l’équipe qui n’était pas prête à une telle prise de responsabilité. J’avais perdu mes formateurs en cours de route ».

Une autre fois, elle fait le constat qu’avant même de pouvoir apprendre la cuisine, il est nécessaire d’avoir un minimum de culture culinaire : l’idée de nouveaux plats, l’harmonisation des goûts, la connaissance et le dosage des ingrédients, les différents types de cuissons, etc. ne s’improvisent pas pour des jeunes qui n’ont connu pour la plupart que le plat de riz quotidien ou n’ont qu’exceptionnellement mangé dans des gargotes.

La pauvreté est un des éléments qui a le plus bouleversé Caroline. Mais au-delà du choc culturel, elle apprend la patience, l’adaptabilité, la souplesse, la diplomatie, la frustration aussi peut-être et pour le moment, se réjouit d’avoir un beau challenge devant elle.