• ACTUALITÉS

    COVID-19 : BILAN D’UNE RENTREE DES CLASSES PEU ORDINAIRE

    Jeunes collégiens du CERES à Madagascar

Bilan d’une rentrée des classes pas ordinaire : les solutions pour les jeunes et leurs professeurs au démarrage de l’année scolaire 2020-2021 dans les pays d’intervention de l’IECD

Novembre 2020 – Bien plus qu’une crise sanitaire, l’épidémie de COVID-19 est à l’origine d’une crise économique, sociale et humanitaire mondiale. Au cœur des préoccupations pour tous les pays demeure la continuité de l’enseignement, primordiale pour assurer une reprise après la crise. Dans les trois quarts des pays d’action de l’IECD, les jeunes ont aujourd’hui pu reprendre le chemin de l’école. Les équipes de l’IECD se sont adaptées aux nouvelles règles et ont tiré les leçons du premier confinement, tout en anticipant sur les possibles restrictions qui émergeraient au cours de la nouvelle année scolaire. Depratiques innovantes, structurées et durables ont ainsi été mises en place.  

La réouverture des écoles à la rentrée, le moment tant attendu ! 

A Madagascar, la rentrée a eu lieu en octobre 2020 pour le CERES, qui regroupe cinq centres éducatifs pour jeunes collégiens et lycéens. Monsieur Charly y est professeur d’histoire-géographie : “Malgré tout, la rentrée s’est bien passée et je suis optimiste pour la suite de l’année. Avec les mesures sanitaires et éducatives mises en place nous avons réussi à compenser la plupart des difficultés et les élèves ont toutes les cartes en main pour réussir leur dernière année de collège et le BEPC.”  

De nouvelles conditions d’enseignement 

Au Liban, la direction générale de l’enseignement technique et professionnel a réduit le nombre de semaines de cours de 30 à 20et la durée de chacun des cours de 50 à 30 min. Le ministère de l’éducation a également mis en place des classes séparées en plusieurs groupes qui alternent entre les cours en présentiel et à distance. Les équipes de l’IECD au Liban ont ainsi retravaillé les référentiels de formations et les ont adaptés pour que les jeunes puissent avoir une formation de qualité et cohérente, malgré la réduction du temps d’apprentissage. De manière similaire, l’Egypte et les Territoires palestiniens ont mis en place des cours qui alternent présentiel et formation à distance. 

De nouvelles méthodes d’enseignement

Monsieur Charly nous explique qu’au centre CERES, une “séquence zéro” a été créée avant la rentrée afin de permettre aux jeunes de rattraper le retard dû au premier confinement et aux crises passées (épidémie de peste il y a deux ans et mouvements de grèves des enseignants l’année dernière). “Maintenant nous arrivons à la moitié de cette séquence et je suis très satisfait, je vois que les élèves ont rattrapé leur retard, ils assimilent vite et bien, et sont motivés”. 

Les nouvelles méthodes d’enseignement promues par l’IECD visent à s’adapter aux restrictions, mais également à anticiper un possible reconfinement, envisagé dans certains pays et déjà mis en place depuis le 14 novembre au Liban. En Egypte, la formation Soft Skills de l’ONU femmes a été mise en œuvre par l’IECD et dispensée à distance pour 109 jeunes du projet Graines d’Espérance, qui forme des jeunes sans qualification aux métiers de l’énergie. Khaled Waleed, jeune étudiant de 15 ans en maintenance électrique à l’école ElectroMisr ATS témoigne : “Avant, je n’étais pas capable de communiquer ou de traiter avec quelqu’un à part mes amis, maintenant je sens que je peux prendre des initiatives et j’ai également appris à être un leader. De manière générale, je sens que désormais je sais comment travailler sur moi-même et développer mes compétences, je connais le chemin !”. 

En Palestine, le centre Hamawi vient en aide aux jeunes de 6 à 18 ans en décrochage scolaire. Il accueille désormais les jeunes sur un nouveau programme d’accompagnement à l’autonomie, en plus du programme de soutien scolaire habituel qui complète le cursus scolaire à l’école voisine. En effet, avec les nouvelles mesures mises en place, les enfants sont chez eux une semaine sur deux et doivent travailler seuls, exercice difficile pour eux qui vivent dans des conditions précaires (familles nombreuses, peu de place et de calme pour étudier, absence d’aide…). Un nouveau soutien de trois heures a ainsi été mis en place : les élèves se retrouvent tout d’abord pour travailler sur la gestion du stress et la construction d’un esprit d’équipe par le jeu. Ils visionnent ensuite leurs supports de cours en groupe, avant de travailler de manière autonome sur leur cahier d’exercicesAu centre, deux professeurs les accompagnent dans la réalisation de leurs exercices et la formulation des questions qu’ils poseront ensuite de retour à l’école voisine en présentiel 

Des formations pour les enseignants

Les modes d’enseignement s’adaptent, et c’est donc une mission pour l’IECD d’accompagner les professeurs dans leur mise en œuvreEn Egypte, l’IECD a dispensé en août et septembre 2020 des formations pour 42 professeurs et personnels administratifs dans trois écoles partenaires, pour améliorer les connaissances des enseignants sur Microsoft Office et sur les recherches internet. Les notations ont montré une progression des compétences des apprenants de 80% ! En complément, les trois écoles publiques partenaires ont bénéficié de l’installation de connexions internet, afin de permettre aux enseignants d’accéder à de nouvelles ressources et de préparer du contenu pertinent pour l’apprentissage en ligne des élèves.  

La sortie vers l’emploi des alumni 

La rentrée a été mouvementée pour tous les jeunes encore en étudesmais également pour les jeunes diplômés, cette crise sanitaire laissant une grande incertitude sur le marché de l’emploi.  

En Thaïlande, 60% des alumni de l’école hôtelière de Mae Sot ont vu leur salaire baisser dû à la crise et 8% ont perdu leur travail. En plus d’un suivi individualisé pour le placement de chaque jeune, l’école a également mis en place une aide financière pour les diplômés, destinée à couvrir leurs besoins primaires : 80 USD/mois pour l’achat d’un kit d’hygiène (dont masques) et de nourriture.  

Thaïlande : Ecole hôtelière de Mae Sot

HCTC : La nouvelle promotion de l’école hôtelière de Mae Sot, fière de présenter le menu du jour à la réouverture de l’école en juillet 2020

A Madagascaraprès trois mois de confinement et de fermeture au tourisme, 28% des anciens élèves de l’école hôtelière La Rizière percevaient une rémunération complète, contre 90% avant la crise en mars 2020. La majorité des diplômés se retrouvent sans travail et sans source de revenus. Pour sortir de cette situation, l’IECD a choisi plusieurs solutions : sur le court-terme, une aide alimentaire d’urgence pour les alumni les plus vulnérables ; sur le moyen-terme, le déploiement d’une formation à l’entrepreneuriat pour aider les alumni qui le souhaitent à démarrer une petite entreprise ; et sur le long terme, la refonte des curricula de formation pour intégrer plus de compétences transférables sur le marché du travail (cuisine en entreprise ou en milieu hospitalier, communication, compétences de base en gestion etc.).  

Le modèle économique de l’école doit aussi évoluer

En Thaïlande comme au Myanmar, la crise du COVID-19 a impacté les écoles en hôtellerie-restauration qui fonctionnent sur le modèle d’entreprises sociales de formation. Celles-ci ont observé une baisse considérable de leurs revenus suite à la fermeture des frontières et à la chute du tourisme. Aujourd’huiun travail important est mené pour attirer la clientèle locale, en remplacement de la clientèle étrangère. Les produits ainsi que les prix sont évalués puis adaptés afin d’être plus attractifs pour ce nouveau public. Au Vietnam, un nouveau panier de vente dans la filière boulangerie et une nouvelle licence BtoC ont été développés, et ont ainsi permis de redynamiser les ventes 

Conclusion  

Les défis à relever pour les jeunes, leurs professeurs et les écoles qui les accueillent sont gigantesques : comment offrir une éducation de qualité et un parcours de formation centré sur la pratique, malgré les restrictions ? Comment préparer les jeunes à un marché de l’emploi dont les contours, les forces et les acteurs en présence sont redéfinis ? Les équipes de l’IECD travaillent chaque jour pour trouver, dessiner et déployer des solutions efficaces, aux côtés de leurs partenaires sur le terrain. Déterminé à relever ces défis, l’IECD accompli plus que jamais sa mission de Semeurs d’Avenir.  

Engagez-vous à nos côtés !